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JEAN TALON, INTENDANT

verte », par lesquelles Sa Majesté faisait « don, cession et transport de trois bourgs appelés le Bourg Royal, le Bourg la Reine et le Bourg Talon, et de leurs appartenances et dépendances en quoi qu’ils pussent consister, à Messire Jean Talon, conseiller du roi en ses conseils d’État et privé, intendant de la justice, police et finances en Canada, Acadie, Île de Terreneuve et autres pays de la France Septentrionale, pour être unis et incorporés à la terre et seigneurie des Islets dont il est propriétaire, et ne faire dorénavent qu’une seule et même terre, fief et seigneurie, laquelle Sa Majesté a créée et érigée en dignité de baronnie avec don du droit de justice, haute, moyenne et basse, en toute l’étendue tant de la dite terre et seigneurie des Islets que des dits bourgs[1]. »

Talon devenait donc baron des Islets. Il avait sollicité cette faveur dans sa lettre à Colbert du 10 novembre 1670. Après avoir parlé de sa terre près de Québec, il ajoutait : « Elle peut recevoir un titre s’il plaît au roi lui en donner, et pour la rendre plus susceptible d’une marque d’honneur que j’espère de Sa Majesté, elle peut y joindre les trois villages que j’ai fait faire, sous tels noms qu’il lui plaira ; elle ne sera peut-être pas fâchée de commencer par moi à mettre l’émulation parmi les officiers et les colons accommodés qui travailleront fortement à étendre leurs terres dans l’espérance

  1. Jugements et délibérations du Conseil Souverain, I, p.692. — Talon pouvait faire rendre la justice dans sa baronnie par « un juge châtelain, lieutenant, greffier, procureur fiscal et autres officiers qu’il voudrait » ; il pouvait en outre « établir prisons, fourches patibulaires à quatre piliers où bon lui semblerait dans l’étendue de la dite baronnie avec un pilier à carcan où ses armoiries seraient empreintes. »