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DE LA NOUVELLE-FRANCE

règlements de police et de nommer des juges dans les endroits où la compagnie des Indes n’en avait pas établi[1]. Nous ne voyons pas que Talon se soit mis en frais d’édicter ces règlements ; mais il nomma le sieur Gilles Boyvinet aux fonctions de lieutenant civil et criminel pour la juridiction des Trois-Rivières.

L’œuvre qui occupa surtout Talon durant les dernières semaines de son séjour au Canada, ce fut l’institution et la création d’une multitude de seigneuries et de fiefs. Œuvre d’une importance capitale, au point de vue du développement et de la colonisation du pays. Du dix octobre au huit novembre, Talon accorda au moins soixante concessions seigneuriales à des officiers, et à d’autres personnes désirant former ici des établissements. Dans la seule journée du trois novembre, il en octroya trente et une. La plupart des titres de ces concessions se ressemblent quant à la rédaction. Voici le texte d’une de ces pièces : « Jean Talon, conseiller du roi en ses conseils d’état et privé, intendant de la justice, police et finances de la Nouvelle-France, île de Terreneuve, Acadie et autres pays de la France septentrionale, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut : Sa Majesté ayant de tous temps recherché avec soin, et le zèle convenable au juste titre de fils aîné de l’Église, les moyens de pousser dans les pays les plus inconnus, par la propagation de la foi et la publication de l’évangile, la gloire de Dieu, avec le nom chrétien, fin première et principale de l’établissement de la colonie française au Canada, et par accessoire de faire connaître aux parties de la terre les plus éloignées du

  1. Ibid, p. 72.