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JEAN TALON, INTENDANT

vail, et j’ai formé des ateliers qui ont entretenu près de trois cent cinquante hommes pendant tout l’été. Je puis dire même que j’ai fait une espèce de guerre à l’oisiveté, qui a fait murmurer quelques-uns, à quoi je ne m’arrête pas, parceque je sais qu’on ne peut guérir un mal sans blesser celui qui s’en chatouille et s’en fait un plaisir »[1].

En même temps, l’agriculture et la colonisation faisaient de rapides progrès. Des fenêtres de son hôtel, situé sur l’emplacement de notre ancien parlement provincial [2], — au sommet de la côte La Montagne, — Talon

  1. Talon à Colbert, 10 nov. 1671 ; Ibid.
  2. — Sur un plan de Québec fait en 1670 par le sieur de Villeneuve, l’endroit où se trouvait le « logis de M. Talon » est nettement indiqué. C’était sur le site où s’éleva plus tard le Palais épiscopal bâti par Mgr  de Saint-Vallier, et subséquemment le Palais législatif de Québec. Ce terrain est maintenant converti en un jardin public appelé « Jardin Montmorency. »

    Talon avait acheté cette maison, avec quelques arpents de terre sur la Grande Allée, du sieur Denis-Joseph Ruette d’Auteuil, le 3 juillet 1667, par l’entremise du sieur de Ressan ; il l’avait payée 6,500 livres. En 1682, il la vendit au sieur Provost, major de Québec, madame Perrot, nièce de Talon, agissant comme procuratrice et au nom de celui-ci. Le 12 novembre 1688, le sieur Provost la vendit à son tour à Mgr  de Saint-Vallier. En 1680, l’intendant Duchesneau en était le locataire. (Greffe Rageot, contrat du 3 juillet 1667 ; greffe Becquet, déclaration du 20 août 1668, par le sieur de Ressan ; greffe Genaple, contrats du 9 novembre 1682, et du 12 novembre 1688 ; Mgr  Henri Têtu, Histoire du Palais épiscopal de Québec, pp. 233 et suivantes).

    Talon avait occupé cette maison comme locataire depuis son arrivée au Canada en 1665, et il y avait fait des améliorations pour 2,500 livres, qui furent déduites du prix d’achat. Il payait 1,200 livres de loyer. Voici la description de cette propriété : « L’emplacement qui se rencontre en celui de