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DE LA NOUVELLE-FRANCE

pour cet ouvrage si avantageux au public, dit l’Histoire de l’Hôtel-Dieu, fut si grande qu’il y passait lui-même des nuits entières dehors à la pluie pour ne point perdre la charpente du bâtiment que le peu de prudence et d’industrie des travailleurs avait exposé mal à propos sur un cayeux ». Ce fut aussi par ses soins que des conduits amenèrent l’eau en abondance à l’hôpital. En toutes circonstances il se montra l’ami dévoué de cette institution, et il mérita d’être compté parmi ses bienfaiteurs insignes.

Talon témoignait aussi beaucoup d’intérêt aux Ursulines de Québec. Il avait tout spécialement à cœur le succès de leur « séminaire sauvage, » où elles travaillaient à l’instruction et à la civilisation des petites sauvagesses, et il entretenait à ses frais plusieurs de celles-ci. La Relation de 1671 en mentionne une qui fut baptisée en même temps que sa mère. Talon voulut être leur parrain et choisit madame d’Ailleboust pour marraine[1], comme représentant la princesse de Conti. La cérémonie fut solennelle ; Mgr de Laval lui-même fit couler

    lieu, quand on eut les premières nouvelles de son arrivée ».(Histoire du Montréal, p. 204.)

    On voit par l’Histoire de l’Hôtel-Dieu que Talon avait aussi un neveu à Québec en ce moment. Ce jeune homme avait composé l’inscription latine gravée, avec les armes de la duchesse d’Aiguillon, sur une plaque de cuivre qui fut fixée sur l’une des pierres. (Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec, pp. 213, 214, 215.)

  1. — D’après l’annaliste de l’Hôtel-Dieu, M. Talon avait conçu pour madame d’Ailleboust la plus haute estime ; il avait même demandé sa main. M. de Courcelle l’aurait aussi recherchée en mariage. Mais, sans entrer formellement en religion, elle s’était vouée à Dieu, et refusa les plus brillants partis. (Histoire de l’Hôtel-Dieu, p. 119).