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DE LA NOUVELLE-FRANCE

roi[1]. » En 1672, le Père Dablon écrivait : « On est parti pour faire des recherches plus exactes de la mine de cuivre que le sieur Péré a trouvée tout fraîchement dans le lac Supérieur[2]. » En somme on n’avait encore aucun renseignement précis sur le gisement exact de cette mine, lorsque Talon quitta le Canada.

Dans une lettre qu’il écrivait au roi, le 2 novembre 1671, nous trouvons ces lignes : « Je ne suis pas assez hardi pour promettre le succès de la recherche qu’on fait des mines, mais je suis assez convaincu qu’il y a au Canada du cuivre, du fer et du plomb. Ce pays est si vaste qu’il est mal aisé de tomber juste sur l’endroit qui les couvre. Cependant je m’aperçois qu’on en a tous les ans de nouvelles connaissances par l’application qu’on donne à en faire la recherche. Par une épreuve faite dans un creuset d’une matière tirée du lac Champlain, j’ai reconnu que dans ses bords il y a du plomb[3]. » Les mines de cuivre et de plomb restèrent à l’état de nature durant toute la domination française. Il n’en fut pas de même des gisements de fer. On en avait découvert à la Baie Saint-Paul. Mais ce fut surtout dans la région des Trois-Rivières que l’on constata l’existence de ce minerai en grande quantité. Le sieur de la Potardière, ingénieur, fut envoyé pour l’examiner et en faire l’essai. De retour en France, il fit à Colbert un rapport favorable. Celui-ci écrivait à Talon : « C’est assurément un grand avantage pour le service du roi qu’il se rencontre des dispositions si

  1. Talon au roi, 2 nov. 1671 : Arch. féd., Canada, corr. gén., vol. III.
  2. — Relation de 1672, p. 2.
  3. Talon au roi, 2 nov. 1671.