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DE LA NOUVELLE-FRANCE

sont au nombre de trois cent quatre-vingt-neuf personnes[1] ; ils ont entre eux si grand nombre de bœufs et de vaches qu’en échange des hardes et denrées que je leur ai fait porter au printemps, ils m’ont envoyé en sel six mille livres (de viande) à raison de deux sols la livre. Par l’examen que j’ai fait faire de l’état de cette colonie, j’ai reconnu que les armes et les outils nécessaires à la culture de la terre manquaient aux habitants pour lesquels mettre en état de se défendre et de cultiver utilement leurs terres, il faudrait cent cinquante fusils, cent mousquets, deux caisses de tambour, dix ou douze hallebardes, cent boues et deux cents haches, mais le tout bien choisi. » Tous ces témoignages de sollicitude et d’intérêt démontrent que Talon, quoiqu’il n’ait jamais mis le pied sur le sol acadien, mérite une place d’honneur dans les annales de cette colonie.

Suivons-le maintenant dans une autre direction. Il s’est efforcé de reculer les limites de l’influence française à l’ouest et au sud ; il n’a rien négligé pour fortifier le Canada du côté de la Nouvelle-Angleterre, en favorisant de tout son pouvoir le progrès de l’Acadie.

    1670 il traversa de nouveau l’océan. Colbert l’envoya en Acadie, avec le titre de commissaire de la marine, au printemps de 1671. Il rejoignit Talon à Québec la même année. Il fut subséquemment contrôleur de marine à Rochefort et commissaire de marine à Brest (1677). En 1679 il était intendant aux Antilles. L’intendant Duchesneau écrivait de Québec à Colbert : « M. Patoulet que vous avez envoyé intendant aux Îles m’a mandé qu’il avait ordre de vous, Monseigneur, de me faire savoir que vous voulez que nous prenions des mesures ensemble pour y lier le commerce. » (Duchesneau à Colbert, 10 nov. 1679. — Arch. prov., Man. N. F., 2ème série, vol. II).

  1. — C’est dix de moins que le chiffre donné plus haut. Lapsus calami, probablement.