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JEAN TALON, INTENDANT

du fort de Pentagouet, à l’embouchure de la rivière Penobscot, et envoyé M. de Joybert de Soulanges, rétablir successivement l’autorité du roi de France sur les postes de Jemsek et de Port-Royal.

À l’automne de 1671 la grande préoccupation de Talon était l’ouverture d’une voie directe entre Québec et Pentagouet[1]. « Ce fort possédait une importance notable à cause du commerce des fourrures ; il formait en outre une avancée redoutable à l’ouverture de la Baie Française, d’où les Anglais pouvaient surveiller les navires français qui pénétraient dans ces parages ; tandis que les Français, quand ils l’occupaient, dominaient et menaçaient, de ce poste, la navigation déjà très considérable des bâtiments de la Nouvelle-Angleterre. Il était donc précieux pour l’une et l’autre nation, qui se le disputaient avec un certain acharnement ; mais il était

  1. — Le 11 février 1671, Colbert écrivait à Talon : « J’ai écrit au chevalier de Grandfontaine en conformité de ce que vous marquez, et comme il importe beaucoup au service du roi de commencer à lier quelque correspondance entre les habitants de l’Acadie et ceux du Canada, afin qu’ils puissent profiter mutuellement de leur commerce, travaillez incessamment à faire la communication de l’un des pays à l’autre, et tenez pour cela une correspondance réglée avec le chevalier Grandfontaine, étant nécessaire que vous considériez cette communication comme le plus considérable bien que vous puissiez faire à l’un et à l’autre de ces deux pays. » (Lettres, Instructions, etc., 3, II, p. 514).

    Le 11 mars 1671, Colbert écrivait à M. Grandfontaine : « Vous savez à présent que le roi a donné des ordres fort précis à M. Talon, et lui a fait remettre des fonds pour faire travailler à la communication de Québec à la côte de l’Acadie ; et comme cette ouverture de chemin contribuera beaucoup à l’établissement d’un grand commerce, dont les colonies recevront toute l’utilité, travaillez autant qu’il dépendra de