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JEAN TALON, INTENDANT

initient parfaitement à la manière dont il accomplit sa mission. Chargé par Talon de se transporter incessamment au pays des Outaouais, des Nez-Percés, des Illinois et autres nations, du côté du lac Supérieur, « pour y faire la recherche et découverte des mines de toutes façons, surtout de celles du cuivre », et « prendre possession au nom du roi de tout le pays habité et non habité » où il passerait, Simon-François Daumont de Saint-Lusson, accompagné de Nicolas Perrot, voyageur et interprète, partit de Québec au mois de septembre, et de Montréal au mois d’octobre. Il hiverna chez une tribu d’Outaouais, et Perrot envoya des sauvages avertir les nations voisines du lac Supérieur de venir rencontrer au Sault Sainte-Marie, le printemps suivant, un envoyé du grand Ononthio des Français[1]. Le 14 juin 1671, les représentants de quatorze nations se trouvèrent rendus au lieu désigné. Les Pères Dablon, Dreuillettes, Allouez et André, jésuites, étaient présents. Un grand conseil fut tenu sur une éminence qui dominait la bourgade du Sault. Saint-Lusson fit planter une croix et un poteau de cèdre portant l’écusson de France. Le chant du Vexilla regis et de l’Exaudiat monta vers le ciel, « pendant qu’on priait dans ce bout du monde pour la personne sacrée de Sa Majesté. » Puis le délégué de l’intendant prit possession de toutes ces vastes contrées au nom de son souverain.

  1. — D’après un passage des Mémoires de Perrot, M. de Saînt-Lusson et lui se seraient rendus dès les premiers jours du printemps jusqu’à la Baie Verte ou Baie des Puants, sur le lac Michigan, dans le pays des Miamis et des Renards. Ils revinrent ensuite à Sainte-Marie du Sault. (Mémoires de Perrot, p. 127).