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DE LA NOUVELLE-FRANCE

par ces rivières la Mer Vermeille, ou le golfe de Californie, ce qui aurait ouvert une route nouvelle pour la Chine par l’Océan Pacifique. MM. Dollier et de Galinée, sulpiciens, avaient de leur côté, fait des préparatifs pour une mission lointaine dans le pays des Outaouais. De l’avis du gouverneur et de M. de Queylus, les deux expéditions furent unies en une seule. La Salle et ses compagnons partirent de Montréal au commencement de juillet 1669, et se rendirent jusqu’à l’extrémité ouest du lac Ontario. Là ils se séparèrent. Les Sulpiciens descendirent jusqu’au lac Érié sur le bord duquel ils hivernèrent. Au printemps, ils remontèrent le détroit qui fait communiquer le lac Érié avec le lac Huron, se rendirent jusqu’au Sault Sainte-Marie, puis, s’en retournèrent à Montréal par la rivière des Français, le lac Nipissingue et l’Ottawa. Partis le 4 juillet 1669, ils terminèrent leur long voyage le 18 juin 1670. M. de Galinée dressa la plus ancienne carte connue de la région des grands lacs. De son côté La Salle atteignit l’Ohio qu’il descendit jusqu’aux rapides de Louisville. Il était de retour dans l’été de 1670.

L’expédition nouvelle qu’il entreprit alors à la demande de Courcelle et Talon nous est peu connue. D’après un mémoire, dont l’autorité est assez douteuse, il aurait remonté les lacs Érié et Huron, serait entré dans le lac Michigan, aurait atteint la rivière des Illinois et même le Mississipi. Une étude approfondie des relations, des témoignages, des documents contemporains nous paraît démontrer la fausseté de cette dernière affirmation. Dans tous les cas, La Salle se rendit probablement jusqu’au pays des Illinois en 1670-1671.

Quant à Saint-Lusson, les mémoires de l’époque nous