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DE LA NOUVELLE-FRANCE

férât lui envoyer une commission pour la levée de cinquante hommes ainsi que pour la construction de la galère destinée à commander la navigation de l’Ontario. Par ce moyen, et par l’établissement des deux postes déjà mentionnés, au nord et au sud de cette nappe d’eau, on protégerait le passage des Outaouais, quand ils descendraient avec leur castor, on tiendrait en respect les Iroquois vers lesquels on remontait par le lac,

    neuf deniers. La seconde est le demi-gras d’hiver, les sauvagesse trouvent obligés de traiter de ces robes pour leurs pressants besoins quoi qu’elles ne soient qu’à demi engraissées. Il faut cependant que la peau soit aussi souple que celle du gras ; il coûte trois livres, dix-huit sols, neuf deniers. La troisième est le gras d’été. Ces animaux ont de grands poils pendant cette saison avec très peu de duvet. Les sauvages en font des robes. Il ne vaut qu’une livre, dix-neuf sols. La quatrième est le veule. Les robes sont bien fournies ; mais les sauvages les ont portées très peu de temps, à peine le duvet en est-il gras. Ils ont la précaution d’en bien apprêter le cuir. Le bureau en donne autant que du gras d’hiver. Le cinquième est le sec d’hiver. Celui-ci n’est point réduit en robe à cause des coups de fusil et des dards qui ont fait des ouvertures dans la peau. Son cuir est fort gros, mal apprêté. Son prix est de 40 sols. La dernière est le moscovite. Les sauvages le prennent en hiver dans des attrapes à ras de terre. Lorsqu’ils voient que la peau est belle, bien grande et que les poils sont longs, ils en apprêtent le cuir. On fait un commerce en Moscovie de cette espèce. Il vaut un écu la livre. » (La Potherie, Histoire de l’Amérique Septentrionale, vol. I, pp.267, 268 et 269.)

    En 1670 le castor se vendait de quatre à six livres, suivant les qualités. (Mémoire de Talon, 10 nov. 1670) — Il avait autrefois valu couramment dans les échanges, au Canada, 14 livres la livre, et son prix en France était de 20 livres. « Depuis cinq ou six ans, il est tombé à 4 livres la livre. » (Mémoire de M. de la Chesnaye sur le prix du castor, 1670).