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JEAN TALON, INTENDANT

filles, les cavales, chevaux entiers et brebis qu’il faut y faire passer. Quant aux fonds nécessaires pour les compagnies qui s’embarqueront pour y passer de même, aussitôt que M. Talon sera de retour, j’examinerai avec lui tous les mémoires pour faire ces fonds, vous les envoyer et le faire partir[1]. » Le 21 avril, Colbert adresse à l’intendant de Rochefort, les lignes suivantes : « L’on vit partir samedi dernier seulement, à deux heures après midi, M. Talon qui se doit rendre en sept jours à La Rochelle, en sorte que vous le verrez assurément vendredi ou samedi prochain. Disposez toutes choses pour le faire embarquer et le faire partir aussitôt. Je presse l’embarquement des cent cinquante filles, afin que nous soyons entièrement débarrassés de cette affaire. Vous aurez vu par l’état des fonds faits pour le Canada qu’il y a fonds faits pour le passage de cent engagés, outre les trois cents de troupes, et cent matelots pour établir la pêche sédentaire à l’île Percée, si je ne me trompe. Mandez-moi si ces cent hommes et cent matelots sont disposés à partir, et si M. Talon les embarquera avec lui[2]. »

Colbert n’eut à se plaindre d’aucun retard. Tout fut prêt au temps voulu, et Talon quitta la France, vers le milieu de mai[3]. Il était encore accompagné de M. Perrot, et de six Récollets, dont quatre Pères et deux Frères[4].

  1. Lettres, instructions, etc., vol. II, p. 481.
  2. Ibid.
  3. — Il avait été nommé par le roi capitaine du château de Mariemont, en récompense de ses services. Nous verrons dans un chapitre subséquent en quoi consistait cette charge.
  4. — C’étaient les PP. Germain Allart, provincial, Gabriel de la Ribourde, Simple Landon, Hilarion Guenin, et les Frères Luc Lefrançois et Anselme Bardon.