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JEAN TALON, INTENDANT

Patoulet, secrétaire de M. Talon, la somme de 21,000 livres à compte de la même ordonnance. De cette somme 15,000 livres devaient être employées pour la nourriture de Paris à Dieppe, pour le voyage de Dieppe, à Québec, et pour la nourriture en Canada des 150 filles qui allaient y passer. Enfin, le 8 avril, il émettait une nouvelle ordonnance de décharge au trésorier de la marine de payer au dit sieur Patoulet 14,170 livres, toujours à compte des 64,000[1].

Colbert et Talon s’occupaient en même temps des troupes destinées au Canada. Le 25 mars les capitaines de Chambly, de La Durantaye, de Grandfontaine, de Laubia et Berthier, — qui étaient retournés en France en 1668 — signaient un écrit par lequel ils s’engageaient à mettre leurs compagnies sur le pied de 50 bons hommes chacune, depuis vingt jusqu’à trente ans, et à leur fournir leur subsistance moyennant 1000 écus. Et quatre jours plus tard, le 29 mars, deux ordonnances étaient émises, l’une pour « la levée et l’armement de six compagnies d’infanterie passant en Canada et pour leur subsistance pendant neuf mois ; » l’autre pour la subsistance des six compagnies pendant les premiers six mois de 1670[2].

Colbert n’avait garde de perdre de vue la construction

  1. Ordres du roi, vol. I, pages 101 à 104 — Supplément Richard, pp. 237, 238.
  2. Ordres du roi, vol. I, pages 106 à 108 — Supplément Richard, p. 238. — Colbert écrivait à Mgr  de Laval, le 15 mai 1669 : « Je vous dirai que j’ai traité au nom du roi avec six capitaines pour y mener six compagnies de 50 bons hommes chacune, âgés depuis vingt jusqu’à trente ans, lesquels se doivent habituer dans ce pays-là, après dix-huit mois de paye. » Plus haut l’on a vu les noms de cinq capitaines. Le sixième était M. Perrot, dont le nom reviendra plus loin.