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JEAN TALON, INTENDANT

achetée de madame Couillard. Telle fut l’origine, tels furent les débuts du petit Séminaire de Québec, ouvert le 9 octobre 1668. Huit élèves français et six élèves sauvages y furent d’abord reçus[1]. Il n’y eut point de classes dans la nouvelle institution. On formait les séminaristes à la piété et aux bonnes mœurs, mais ils allaient suivre les cours du collège des Jésuites, qui jusqu’à la conquête resta notre seule maison d’enseignement classique.

C’est vers le même temps que Mgr de Laval fonda à St-Joachim une école où l’on enseignait l’agriculture et divers métiers, tels que ceux de maçon, de cordonnier, de menuisier, de sculpteur, de couturier, outre la lecture, l’écriture, l’arithmétique, etc. Cette institution éminemment utile forma un grand nombre d’excellents sujets.

Les Ursulines de Québec donnaient l’éducation aux filles françaises et sauvages. Depuis leur arrivée en ce pays c’était leur œuvre de prédilection. La Mère de l’Incarnation écrivait en 1669 : « L’on est fort soigneux en ce pays de faire instruire les filles françaises, et je puis vous assurer que s’il n’y avait des Ursulines elles seraient dans un danger continuel de leur salut. » Quelques élèves ne restaient au couvent qu’une année, et il fallait que les maîtresses leur apprissent durant ce temps si court la lecture, l’écriture, le calcul, les prières, les mœurs chrétiennes, et « tout ce que doit savoir une fille. » D’autres restaient au monastère plusieurs années et faisaient un cours complet. Sept religieuses de chœur

  1. L’Abeille, publiés au séminaire de Québec, vol. I, No 26.