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JEAN TALON, INTENDANT

la population avait plus que doublé. Certes Louis XIV, Colbert et Talon pouvaient se féliciter du résultat de leurs efforts.

La compagnie des Indes Occidentales, conformément aux instructions du ministre, avait aussi expédié ici, pour le compte du roi, des chevaux, des cavales et des brebis. Elle avait envoyé, en 1665, douze cavales, deux étalons, et sept brebis ; en 1667, encore douze cavales et deux étalons, et vingt-neuf brebis ; en 1668, treize cavales et chevaux et quarante-quatre brebis : soit quarante-un chevaux et cavales, et quatre-vingts brebis[1]. On peut trouver ces chiffres modestes, mais il ne faut pas oublier que l’expédition de ces animaux était difficile et dispendieuse. Chaque cavale coûtait 120 livres, chaque étalon 200 livres ; les brebis revenaient à 6 livres chacune. De plus le passage et la nourriture de ces bêtes entraîna une dépense de 11,200 livres en 1665. Quelque restreint que fut leur nombre, leur arrivée constituait un secours précieux pour la colonie. La Mère de l’Incarnation le saluait avec joie ; « Sa Majesté, s’écriait-elle en 1667, a encore envoyé des chevaux, cavales, chèvres[2], moutons, afin de pourvoir le

    et dans le grand nombre des uns et des autres on les marie par trentaines. » Talon écrit, le 12 novembre 1666, que toutes les « filles du roi » sont mariées à l’exception de six. Et c’est ainsi tous les ans. En compulsant le greffe de Romain Becquet, — qui instrumenta à Québec de 1665 à 1682 —, nous avons constaté que dans une seule journée il fit quinze contrats de mariages.

  1. — Nous puisons encore ces chiffres dans le document officiel déjà cité : Observations faites par Talon, etc.
  2. — Dans les Observations il n’est pas fait mention de chèvres.