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JEAN TALON, INTENDANT

des troupes et pour faire le commerce avec les Îles de l’Amérique Méridionale, servira d’un puissant appât. »[1]

Un des principaux objets de sa sollicitude, c’était la construction des navires. Peu de temps après son arrivée, dans le cours de l’année 1666, il avait fait construire un vaisseau de cent vingt tonneaux, comme nous l’avons vu dans un précédent chapitre. Cet exemple avait été efficace. Le 27 octobre 1667, l’intendant annonçait au ministre qu’un marchand s’était déterminé lui aussi à en faire construire un, destiné à la pêche dans le bas du fleuve. Il ajoutait que, de concert avec M. de Courcelle, il pressait ce particulier d’entreprendre, en société avec deux autres négociants, la construction d’un vaisseau de trois ou quatre cents tonneaux pour faire le commerce des Antilles. Durant les années qui suivirent, six ou sept navires furent construits dans le port de Québec. La relation de 1667 disait en parlant de l’intendant : « Il s’est appliqué au bois propre à la construction des vaisseaux, dont l’épreuve a été faite en ce pays par la bâtisse d’une barque qui se trouve de bon service, et d’un gros vaisseau, tout prêt à être mis à l’eau. »

Dans les premières lettres de Talon à Colbert, après son arrivée au Canada, nous avons vu ce qu’il disait au sujet des mines. En 1665 et 1666 la Compagnie des Indes Occidentales avait fait travailler à une mine de plomb que l’on prétendait avoir découverte à Gaspé. Les sieurs François Doublet et Vreisnic y avaient été envoyés à cette fin. Le résultat fut peu brillant, deux

  1. Talon à Colbert, 27 oct. 1667. — Arch. prov. Man. N.-F., 1ère série, vol. I.