Iroquois, il vous a été impossible de vous dispenser de le consommer entièrement, mais comme il est bien juste que la compagnie qui fait beaucoup de frais pour soutenir la Nouvelle-France tire quelque avantage de la concession que le Roi lui en a faite, il est de conséquence, et c’est l’intention de Sa Majesté, que vous réduisiez ci-après toute la dépense qui s’est jusqu’ici prise sur cette ferme, à la somme de trente-six mille livres[1] par chacun an, sans vous arrêter au règlement qui a été ci-devant fait par le sieur du Pont Gaudais, hors des nécessités pressantes et indispensables, comme dans la rencontre d’une nouvelle entreprise pour la destruction des Iroquois ; bien entendu que vous prendrez grand soin d’en faire faire l’emploi avec une exacte économie, d’autant plus qu’avant cette concession ces charges du pays qui étaient prises sur le même fonds ne montaient pas à vingt mille francs… »
Cette dernière affirmation de Colbert était inexacte. Dès 1648, en vertu du règlement du 5 mars de cette année, les charges annuelles et indispensables à prendre sur le « fonds du pays » avaient été fixées à 35,000 livres[2]. Et subséquemment on avait dépassé ce chiffre. Dans sa lettre du 27 octobre 1667, Talon représenta à
- ↑ — Colbert tenait à ce que ce chiffre de 36,000 livres ne fût pas dépassé. En 1677, M. l’abbé Dudouyt écrivait de Paris à Mgr de Laval : « Les 36,000 livres sont remplies sans que l’on ait augmenté notre article, car tout ce que nous pouvons espérer est qu’on remette la chose sur le pied qu’était l’état de la compagnie… Je ne sais encore ce qu’on fera, car M. Colbert est fort arrêté à ne pas vouloir que l’état excède 36,000 livres. » — Archives canadiennes, Brymner 1885, p. XCVIII.
- ↑ — Arrêt portant règlement en faveur des habitants de la Nouvelle-France ; Arch., prov., Man. N. F., 2ème série, vol. I.