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DE LA NOUVELLE-FRANCE

lican forcené. Exagérant les doctrines de Pithou et de Richer, il enrichit de nouveaux articles le code du gallicanisme et les introduisit dans la pratique. Il sécularisa le mariage ou le laïcisa à sa façon, en donnant aux tribunaux civils le droit de prononcer dans les questions matrimoniales. Il alla jusqu’à soutenir que l’autorité du roi est supérieure à celle du pape en matière de discipline[1] » Ces écarts de doctrine font tache dans la carrière de ces hommes célèbres, et déparent les vertus publiques et privées admirées chez eux par leurs contemporains.

Après avoir exercé les fonctions d’avocat général pendant trente-huit ans, Denis Talon fut fait président à mortier en 1690. Il mourut en 1698. De sa femme Élisabeth-Angélique Favier du Boulay, il eut Omer Talon, troisième du nom, marquis du Boulay, colonel du régiment d’Orléanais. Celui-ci épousa en 1700 Marie-Louise Molé, fille de Louis Molé de Champlâtreux, président à mortier ; elle lui donna plusieurs enfants : 1° Louis-Denis Talon, qui continua la lignée. 2° Marie-Françoise Talon, mariée à Louis-François de La Bourdonnaye, conseiller d’État. 3° Angélique-Françoise Talon, mariée à Louis-Joseph de Montcalm, marquis de St-Véran, le futur vainqueur de Carillon, lieutenant-général des armées du roi au Canada.

Louis-Denis Talon, marquis du Boulay, naquit en 1701. Il fut conseiller au parlement en 1721, avocat général en 1724, président à mortier en 1732, et mourut en 1744. Avec lui s’éteignit la première branche

  1. Études des Pères de la Compagnie de Jésus, 5 février 1903, p. 423.