Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
JEAN TALON, INTENDANT

réponse se trouvait dans le rapport de M. Dupont Gaudais ; elles avaient payé jusqu’à 48,950 livres. C’était donc, soutenait Talon, au moins cette somme que la compagnie des Indes devait donner. Mais M. Le Barroys ne l’entendait point ainsi, et il essayait de disputer le terrain à son redoutable adversaire : « Remontre humblement le dit agent général, disait-il, que la somme de quarante-huit mille neuf cent cinquante livres, que monsieur l’intendant demande par sa réponse au quatrième article ci-devant proposé par le dit agent, ne peut être payée par le commis général de la compagnie sans ordre exprès de messieurs les directeurs généraux d’icelle, attendu l’état par eux fourni, qui ne monte qu’à la somme de vingt-neuf mille deux cents livres, qui est la plus grande somme qui ait été ci-devant payée pour les charges indispensables du pays, faisant abstraction des gages de monsieur le gouverneur, dont le roi a eu la bonté de décharger la compagnie, tout ainsi que des autres dépenses qu’il convient de faire pour le soutien de la guerre ; c’est pourquoi l’on ne se doit pas arrêter au mémoire présenté par monsieur Dupont Gaudais à Sa Majesté, puisqu’il excède le prix auquel les droits ont été ci-devant affermés, de quatre mille livres, sur lesquels il y aura une perte notable pour l’année courante, faisant diminution du millier de castors qui est dû de droit à la compagnie qui entre aux droits de l’ancienne[1]. » Monsieur Le Barroys commettait ici, volontairement ou non, une grave inexactitude. D’après lui, le chiffre indiqué par M. Dupont Gaudais, — soit 48,950 livres, — excédait de quatre mille livres le prix

  1. Édits et ordonnances, vol, I, p. 59.