Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XI


L’autorité de l’intendant Talon. — Il dirige les délibérations du Conseil Souverain. — Une excursion à travers les registres de ce tribunal. — La question des monnaies. — Le cours tournois et le cours parisis. — Quelles monnaies circulaient au Canada. — La réduction des sous marqués. — Une opération délicate. — Les marchands forains. — Le syndic des habitants. — L’élection de Jean Lemire. — Le tarif des marchandises, — Contraventions des négociants. — Les moulins à farine et le mouturage. — La voirie publique. — Un grand voyer. — Le conseil accorde du délai à des débiteurs. — Un cercle vicieux. — La police des mœurs. — La répression des crimes et délits. — L’ordonnance des brasseries. — Un projet de compagnie pour le commerce. — Déférence du conseil envers Talon. — Mécontentement de M. de Courcelle. — Un protêt du gouverneur. — La question de la traite de l’eau-de-vie. — Regrettable attitude de Talon


D’après la teneur de sa commission, l’intendant Talon, comme chef de la justice, de la police et des finances, avait une juridiction extraordinairement étendue. Il pouvait juger souverainement seul en matières civiles, sans qu’on pût le récuser ni le prendre à partie, et généralement connaître de tous crimes, délits, abus et malversations. C’était aussi lui qui devait présider le Conseil Souverain en l’absence de MM. de Tracy et de Courcelle. De tels pouvoirs, joints au prestige que lui assurait sa haute valeur personnelle, lui donnaient une grande et légitime autorité auprès du petit parlement de Québec. On peut dire qu’il en fut l’âme dirigeante