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JEAN TALON, INTENDANT

habitations de Montréal, des Trois-Rivières, et du Cap de la Madeleine, et de tous les lieux qui sont au-dessus de Québec, allant de porte en porte et visitant toutes les demeures. C’était là une rude corvée, et l’on ne saurait trop admirer le zèle et le dévouement au bien public du fonctionnaire qui se l’était imposée. Si sa santé le lui eut permis, il eût passé, ajoutait-il, dans toutes les maisons et cabanes sur le fleuve au-dessous de Québec, pour s’informer en tous lieux des besoins des familles et y faire les fonctions de père commun. On conçoit quel effet moral la visite et les marques d’intérêt d’un aussi haut personnage devaient produire dans le peuple. C’est par de tels actes que Talon a conquis et conservé le premier rang parmi les administrateurs que la France nous a envoyés.

Ce recensement fut fait, probablement, une partie durant le printemps et une partie durant l’automne de 1667. Nous avons vu que Talon parcourut toute l’île de Montréal au mois de mai de cette année. C’est alors sans doute qu’il en fit le dénombrement, car il ne dut pas s’imposer deux fois la même tâche à quatre mois d’intervalle. Et c’est en redescendant à Québec qu’il dut faire le recensement des Trois-Rivières et du Cap. M. Taché dit que le recensement de 1667, « fut exécuté pendant les mois de septembre et octobre[1]. Ceci ne pourrait s’appliquer, croyons-nous, qu’au gouvernement de Québec.

Le recensement de 1667, comparé à celui de 1666, accusait un progrès appréciable au point de vue de la population. En 1666, la Nouvelle-France contenait 538

  1. Recensement du Canada, 1870-71, vol. IV, p. 7.