Page:Chapais - Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1665-1672), 1904.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
JEAN TALON, INTENDANT

que je reçois de vous en ma personne et en celle de mes frères qui sont en France, que je sais vous être très obligés ; si la caution d’un cadet valait pour des aînés et que d’ailleurs ils n’eussent pas l’honneur d’être connus de vous, je vous supplierais très humblement d’être assuré de leur parfaite reconnaissance par la mienne qui n’a pas de pareille. »

Nous n’avons pas à revenir sur la lettre du 26 août au sujet de l’Église. Le 27 octobre, Talon adressait à Colbert un long et intéressant mémoire sur la situation et les affaires de la colonie. Il y annonçait que deux capitaines[1] du régiment de Carignan-Salières s’étaient mariés avec des filles du pays, qu’un lieutenant[2] avait épousé la fille du gouverneur des Trois-Rivières, enfin qu’un autre lieutenant[3] et quatre enseignes[4] se préparaient eux aussi à contracter mariage. C’étaient là d’excellentes nouvelles pour le ministre, dont elles rencontraient les vues. L’hiver prochain verrait se faire un grand abatis. La perspective était belle. Elle le serait davantage, disait Talon, « si je n’avais

  1. — Les capitaines Antoine Pecody de Contrecœur, qui avait épousé Barbe Denis, fille de Simon Denis, sieur de la Trinité, et Pierre de St-Ours, qui avait épousé Marie Mulois.
  2. — René Gaultier de Varennes, qui avait épousé Marie Boucher, fille de Pierre Boucher.
  3. — Séraphin Margane, sieur de la Valtrie, qui épousa Louise Bissot en 1668.
  4. — Paul Dupuis, Pierre Bécard de Grandville et Pierre Mouet de Moras, qui épousèrent respectivement Jeanne Couillard, Anne Macard, et Marie Toupin, dans le cours de l’année 1668. Le nom du quatrième enseigne nous rend quelque peu perplexe. C’était peut-être François Jarret de Verchères, qui épousa Marie Perrot en 1669. — Voir Dictionnaire généalogique des familles canadiennes, vol. I.