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DE LA NOUVELLE-FRANCE

si tous étaient traités selon la justice et l’équité, et si les nécessités de quelques-uns n’exigeaient point la participation de ses libéralités et aumônes, de quoi il s’est dignement acquitté[1]. »

Nous avons essayé de donner, dans un précédent chapitre, une esquisse de Québec en 1665. Et nous avons montré que cette ville naissante était bien peu considérable. Mais la condition de Montréal en 1667 était encore plus modeste. Talon, qui fit le recensement de toutes les côtes de ce gouvernement, n’y trouva qu’une population totale de 760 âmes. Le fort bâti sur la Pointe-à-Callières par MM. de Maisonneuve et d’Ailleboust ; la résidence seigneuriale des Sulpiciens, qui s’élevait au bas de la présente rue St-Sulpice ; l’Hôtel-Dieu, bâti de l’autre côté de cette rue ; le couvent de la Congrégation, situé en face de cet hôpital ; quelques maisons dispersées le long du chemin de la Commune, devenu depuis la rue St-Paul ; et, plus loin, sur la hauteur, quelques autres habitations, vers le site de la Place d’Armes actuelle : c’était là tout Villemarie. Au sommet du côteau appelé St-Louis s’élevait un moulin entouré d’un retranchement, et servant de redoute pour la protection des colons et des travailleurs. On l’appelait le Moulin du Côteau[2]. Six ou sept sentiers, de huit à douze pieds de large, reliaient le fort à la résidence des Sulpiciens, à l’Hôtel-Dieu, à la Congrégation, aux habitations de la Place d’Armes et de la Commune[3]. Les premières rues ne furent tracées qu’en 1672. Ah ! il a été bien

  1. Histoire du Montréal, Dollier de Casson, p. 193.
  2. — Il occupait le site de l’ancienne place Dalhousie, où est construite maintenant la gare Viger.
  3. Le Vieux Montréal, 1884 ; plan de Montréal de 1650 à 1672.