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JEAN TALON, INTENDANT

Quelle fut la part de Talon dans ces nouveaux règlements du 23 août 1667 ? Il est difficile de répondre d’une manière positive à cette question. L’auteur des Mémoires sur la vie de Mgr  de Laval, M. l’abbé Bertrand de La Tour, a écrit : « Ce fut sous l’inspiration de M. Talon alors intendant, fort prévenu contre le clergé, que sans avoir consulté la Cour, le Conseil prit sur lui en 1667 de porter un arrêt en forme de règlement qui ordonne indéfiniment que par provision et

    et criminel de la terre et seigneurie de l’île de Montréal en la Nouvelle-France, vu par nous l’ordonnance de nos seigneurs de Tracy, Courcelle et Talon, donnée à Québec, le vingt-troisième août dernier passé, dont copie est signée et dessus transcrite, signée Ameau, notaire royal aux Trois-Rivières… et afin que personne n’en prétende cause d’ignorance, l’ordonnance de nos dits seigneurs et la présente seront lues et publiées et affichées en la dite île au lieu accoutumé à l’issue de la messe paroissiale qui y sera dite dimanche prochain et ensuite enregistrée au greffe de la seigneurie. Fait à Montréal, ce dix-huitième jour de février, mil six cent soixante et huit. — (Signé) C. d’Ailleboust.

    « Lue, publiée et affichée à l’issue de la grande messe dite en l’église de Montréal, au lieu accoutumé, par moi greffier de la terre et seigneurie du dit lieu, soussigné, et ensuite enregistrée au greffe d’icelle, à ce que personne n’en prétende cause d’ignorance, le dimanche dix-neuvième jour de février mil six cent soixante et huit. — (Signé) Basset, greffier. »

    On se demandera peut-être comment il se fait que l’édit royal de 1679 ait indiqué la date du 4 septembre comme étant celle de l’ordonnance sur les dîmes. La chose peut s’expliquer facilement par une inadvertance du rédacteur de l’édit, qui aura pris la date d’une copie pour celle de l’original.

    Dans son excellent ouvrage sur le droit paroissial, M. P. B. Mignault écrit : « Ce règlement du 23 août 1667 étant maintenant publié, il importe beaucoup de savoir si la copie enregistrée au greffe de Montréal est authentique, et s’il y a eu,