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JEAN TALON, INTENDANT

d’Ailleboust, veuve du gouverneur de ce nom. Elle avait pour objet l’édification mutuelle de ses membres et leur perfectionnement dans la vie chrétienne, par l’imitation des vertus de l’auguste famille de Nazareth.

De Montréal elle s’étendit à Québec. Mgr  de Laval lui donna une forme régulière en érigeant canoniquement les assemblées des Dames de la Sainte-Famille, le 4 mars 1665. Il plaça Madame d’Ailleboust[1] à la tête de cette association, dont il confia la direction aux prêtres du séminaire[2]. Et il en composa lui-même les règlements, divisés en huit chapitres, où il était question du dessein et de l’esprit de la confrérie, de ses pratiques, des qualités requises et des dispositions nécessaires pour en faire partie, du mode de réception, des raisons d’exclusion, de la composition et des devoirs du conseil. L’article douze du chapitre des pratiques se lisait comme suit : « Elles (les membres de la confrérie) feront paraître leur piété dans les temps auxquels l’Église porte tous les chrétiens à une dévotion extraordinaire… et spécialement au temps du carnaval où Dieu est plus offensé qu’à l’ordinaire ; en outre elles s’éloigneront des plaisirs mondains et profanes, et dans les relations indispensables avec la société où elles vivent, elles observeront la modestie chrétienne dans leurs vêtements et toute leur conduite…[3]. » Or le carnaval de 1667 avait

  1. — Madame d’Ailleboust était revenue à Québec, au cours de l’année 1663, pour entrer au noviciat des Ursulines, où elle ne demeura que quelques mois. (Les Ursulines de Québec, vol. I, p. 250).
  2. — Vie du Père Chaumonot, édition Shea, New-York, 1858, p. 83.
  3. — Mandements des évêques de Québec, vol. I, p. 60.