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DE LA NOUVELLE-FRANCE

votre courtoisie envers mon maître et ses compagnons dans leur mauvaise fortune et leur exil »[1].

M. de Sorel avait exécuté avec célérité les ordres de M. de Tracy. Au commencement d’août, il était rendu à deux jours de marche seulement des bourgades ennemies, lorsqu’il rencontra un chef iroquois, nommé le Bâtard Flamand, avec trois guerriers de la même nation, qui ramenaient le sieur de Lerole et quelques autres prisonniers français, et « venaient offrir, » dit la Relation de 1666, « toutes sortes de satisfactions pour le meurtre de ceux qui avaient été tués, et de nouvelles sûretés pour la paix. » M. de Sorel, dans cette conjoncture, ne voulut pas prendre sur lui de pousser plus avant, et s’en revint avec les prisonniers délivrés, et les Iroquois, qu’il protégea contre la fureur des Algonquins dont une bande faisait partie de son détachement.

Le 31 août, il y eut dans le parc des Pères Jésuites à Québec un grand conseil auquel assistaient des députés des cinq cantons. On parla beaucoup d’enterrer la hache de guerre. Mais il devint bientôt évident qu’une paix vraiment durable ne pourrait être achetée qu’au prix d’une vigoureuse incursion dans le pays des Agniers.



  1. Nicolls à Tracy, 20 août 1666 — Docum. rel. to col. Hist. of N. Y. Dans une lettre en réponse à celle-ci, M. de Tracy informa le colonel Nicolls que c’était son fils et non pas lui qui avait servi en même temps que le duc d’York dans l’armée de Turenne. (Tracy à Nicolls, 30 avril 1667. — Ibid.)