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JEAN TALON, INTENDANT

dans leurs foyers le fer et la flamme. Elle frappa d’étonnement les Hollandais et les Anglais eux-mêmes[1].

Au mois de mars, des ambassadeurs tsonnontouans vinrent à Québec pour ratifier le traité conclu en décembre. Cette ratification eut lieu le 24 mai[2]. Au mois de juillet, des envoyés du canton d’Onneyout arrivèrent avec une lettre des magistrats d’Orange attestant les bonnes dispositions des Agniers, et leur sincère désir de la paix. Les ambassadeurs onneyouts se portaient également caution pour ceux-ci et se déclaraient autorisés à agir en leur nom. Le 12 juillet, un nouveau traité de ratification fut en conséquence signé par eux ainsi que par MM. de Tracy, de Courcelle, et Talon[3]. Mais le lieutenant-général désirait quelque chose de plus complet et de plus décisif ; il voulait un traité auquel participeraient en même temps tous les cantons iroquois, et qui assurerait une paix solide et durable. Il signifia ses intentions aux ambassadeurs présents à Québec, et leur déclara qu’il donnait quarante jours aux cantons pour envoyer leurs députés. En même temps, M. de Tracy écrivait aux commissaires ou magistrats d’Orange, leur annonçant que, par considération pour eux, il était prêt à accorder la paix aux Agniers ; qu’il avait rappelé deux partis de deux cents hommes chacun déjà détachés contre ceux-ci ; que le père Beschefer allait se mettre en route pour Orange avec quelques-

  1. — L’auteur de la relation anglaise déjà citée s’écrie : « Assurément, à aucune époque, on n’a vu une entreprise aussi audacieuse et aussi hardie. Surely so bold and hardy an attempt hath not happened in any age. »
  2. — Arch. prov. ; Man. N. F., etc., 1ère série, vol. I.
  3. — Arch. prov. ; Man. N. F. ; 1ère série, vol. I.