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PRÉFACE

livre, chaque fois que nous avons rencontré sur notre route la désagréable figure du gallicanisme, nous n’avons point caché les sentiments qu’elle nous inspire. Le gallicanisme, à nos yeux, a été l’une des grandes faiblesses et l’un des grands fléaux de l’ancien régime en France et au Canada. La vie de l’intendant Talon nous en a fourni plus d’une preuve, et nous en avons profité pour affirmer nettement nos convictions sur ce sujet.

Notre tâche est maintenant terminée. Nous allons livrer au public l’œuvre à laquelle nous travaillons depuis si longtemps. Cette œuvre, dont le fardeau nous a paru lourd à certaines heures de dépression intellectuelle, nous éprouvons cependant un sentiment de tristesse au moment de nous en détacher. Nous nous étions habitué à vivre dans le commerce intime de ces hommes du XVIIe siècle si vigoureusement trempés, dont les efforts réunis ont fondé sur nos rivages une autre nation française. Et ce n’est pas sans regret que nous allons leur dire adieu. En outre, les imperfections nombreuses de ce livre nous sont hélas ! bien connues. Trop aride, trop lourd, trop surchargé de détails économiques et statistiques, manquant de ce charme littéraire dont tant d’historiens ont l’heureux don, il paraîtra rebutant à beaucoup de lecteurs. Toutefois, nous réclamons pour lui