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insurgens au lieu de pendre sont pendus, il faut se servir pour parler exactement du mot de soulevement. Dans le cas contraire & pour éviter toute équivoque, on emploie le mot de révolution.

J.


JOURNAL : dans l’ancien régime c’étoit une feuille périodique, qui parloit de la pluie & du beau temps, donnoit des extraits de catalogues de libraire, & quelques lettres de MM. les abonnés à M. le rédacteur, que dans les cafés on prenoit bonnement pour des lettres. Par la voie de ces feuilles ont étoit informé très-exactement du genre & du nombre de grimaces que telle ou telle actrice avoit faite dans une piece nouvelle, des angoisses de l’auteur sifflé, & de la jactance de celui qui avoit été appellé sur la scene. Cet article étoit sur-tout précieux par l’impartialité de la critique.

Mais que tout est changé ! Ces feuilles, autrefois la pâture de nos désœuvrés, sont à présent l’aliment de toutes les classes de citoyens. On court après, on se les arrache, on les dévore. Nos politiques y lisent la régénération de l’empire & y trouvent les hausses & les baisses de l’aristocratie. Les muses sont réduites au silence, le journaliste seul est en scene où il a le plus grand succès ; aussi les journaux pleuvent tous les matins comme manne du ciel, & 50 feuilles, ainsi que le soleil, viennent tous les jours éclairer l’horizon.

Dans une circonstance où les papiers nouvelles deviennent si intéressans, je crois