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de toute l’Europe ; qu’il adviendra encore que cette université aura pour recteur un neveu du feu R. P. Malagrida. Le fameux Mathieu Lansberg, prédit aussi qu’un grand prince trompera une grande princesse, & qu’il s’assiera sur un trône où depuis plusieurs siecles on ne s’est assis qu’en pantoufles & en bonnet de nuit : que dans une région célebre de l’Europe, il y aura une quantité considérable des vieilles filles à marier, qu’elles seront recherchées par de vieux garçons qui en connoissent déjà tout le mérite ; que dans cette même région, la barbarie va une autre fois réduire les lettres & les sciences au berceau qu’elle environnera de ténebres, en dispersant ces hommes fameux qui faisoient de si belles chartres, & savoient si bien le plainchant ; que nos campagnes ne seront plus cultivées, parce qu’il n’y avoit qu’eux qui entendissent l’agriculture ; que nos pauvres seront abandonnés, parce qu’il n’y avoit qu’eux qui les secourussent, &c. &c. Ma lettre, monseigneur, seroit plus longue que celles qu’on écrit à votre auguste président, si je voulois vous rapporter toutes les merveilleuses prédictions que renferme l’almanach de Liege de cette année. La collection que je vous adresse vous mettre à même d’en juger.

J’ai l’honneur d’être avec respect, Monseigneur, &c.

Il est d’autant plus aisé de se convaincre que cette lettre est une fourbe de nos bons