Page:Chantreau - Dictionnaire national et anecdotique - 1790.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
R E P

Dans les adresses, mémoires ou placets qui leur sont présentés, ils sont ou doivent être qualifiés de Nosseigneurs ; c’est ce qui a donné lieu aux aristogustins de controuver une anecdote qui sans doute est sortie de la Minerve, de ce treizieme apôtre qui macule toujours quelque calomnie.

« On assure, dit le conteur, qu’on a vu une lettre d’un libraire de province adressée à son correspondant, libraire-député, dont la suscription étoit à Monseigneur, Monseigneur… libraire, &c. Le contenu de le lettre étoit en ces termes ».

Monseigneur,

J’ai l’honneur de vous remettre pour la présente année, vingt douzaines d’almanachs de Liege, & vous préviens que cet article, qui est un des plus forts de votre commerce, fera cette année l’objet d’une grande spéculation, parce qu’on y prédit que le roi de Prusse sera prince de Liege, & sire de Joinville prince de Brabant[1] ; que par l’intercession de Sainte-Gudule, les Brabançons vont désapprendre à lire, qu’alors un grand général qui a commandé autrefois dans le Paraguai doit de mettre à leur tête, & que, ce qui en adviendra, fera l’étonnement de l’université de Louvain, qui elle-même a toujours fait l’étonnement

  1. Joinville est le nom sous lequel voyage un prince très-connu. Note de l’éditeur.