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toyen est obligé de fournir au trésor de la nation, en conséquence d’un décret de l’assemblée nationale, qui a ordonné cette subvention extraordinaire comme la seule capable de restaurer nos finances & de remplit le déficit. Si le patriotisme de ceux qui ont fait ce décret animoit les contribuables, sans doute, tout seroit restauré, & peu de déclarations seroient parjures. Mais il n’en est pas ainsi. D’abord l’aristocrate ne donnera rien, parce qu’il est aristocrate, & que la subvention des choses est son vœu. L’égoïste, qui n’est point aristocrate, mais qui est pire encore, ne donnera que ce qu’on lui arrachera. Je l’ai entendu parler, il prend le décret pour une plaisanterie, à l’expression de contribution patriotique pour une épigramme. Le capitaliste homme impatriote, & sur lequel il n’y a aucune prise, ne donnera presque rien, & ce rien, l’ame dure le regardera comme une aumône ou une folle dépense. Cependant quelques financiers glorieux donneront, mais déduction faite des charges, dans lesquelles ils feront entrer ce que leur coûtent les indigestions & les filles d’opéra. Le pensionné n’a plus rien à donner. Le commis est sur le pavé. Les gens de robes vivent sur les recouvremens. Quant au rentier & à l’homme aux doubles vingtiemes, ils ne sont point dans le cas de frauder, s’ils ne déclarent pas juste, il y a des pieces justificatives qui redresseront leurs fausses déclarations. Les commerçans, les uns sont sans industries, & les autres assurent que l’état de