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QUELQUES MOTS
EN GUISE DE BIBLIOGRAPHIE

Ce serait pécher contre le sens commun et au moins, par la plus ridicule démesure, contre l’équilibre, que d’accrocher aux courtes pages d’un modeste essai l’appendice trop lourd d’une volumineuse « bibliographie ».

Pour le lecteur, à qui n’est pas dû, somme toute, l’accès du laboratoire, pas plus qu’au convive celui de la cuisine, dont on ne lui montre pas l’armoire aux provisions, les sources réelles et véritables du moindre travail, s’il ne s’y agit pas d’une pure et simple compilation, doivent se chercher et se trouver dans les œuvres mêmes qu’on y a étudiées, plus que dans les études dont elles ont pu déjà faire ailleurs l’objet total ou partiel.

Lorsque le savant Georges Perrot, alors directeur de l’École normale supérieure, présenta aux élèves Gustave Lanson, qui venait d’y être nommé professeur de littérature française, il leur recommanda en ces termes leur nouveau maître : « Soyez attentifs à l’enseignement de M. Lanson : tout ce qu’il vous dira, il l’a lu. » De ce compliment, resté légendaire dans les annales de l’Université, nul n’a jamais su s’il était une balourdise — dont Perrot passait pour coutumier — ou un brocard. Sur le moment, l’esprit frondeur qui souffle dans toute école avait naturellement choisi la première hypothèse : certains travers de l’érudition moderne, si remarquable par d’autres mérites, parleraient aujourd’hui pour la seconde…

Évitant sur ce point les excès de la mode actuelle, bornons-nous donc à un petit nombre d’indications sommaires. Le lecteur désireux d’exercer son contrôle