gambades la Symphonie en la, sous le préfexte que Wagner y a célébré l’apothéose de la danse (mais il entendait seulement par là le rythme.…), elle en faisait pour beaucoup de gens un « poème symphonique ». Quelques années plus tard, Nijinsky et la Karsavina tromphant dans une adaptation chorégraphique, tout arbitraire, mais ingénieuse, de l’Invitation à la Valse, l’illustre morceau de Weber fut sacré à son tour « poème symphonique ». Dans le même temps, les hommes de Diaghilev imaginaient et réalisaient sous la Shéhérazade de Rimsky-Korsakov un scénario, d’ailleurs brillant et mouvementé, mais sans le moindre rapport avec la musique : ils en faisaient, pour l’immense majorité des spectateurs, un « poème symphonique », et cette fausse conception reste attachée à l’œuvre[1]. De même, la mimique géniale de Nijinsky dans l’adaptation du Prélude à l’après-midi d’un faune, cette ingéniosité étourdissante pour imaginer des gestes d’Ægypan, des frissons de chèvrepied, sous le moindre dessin musical, dressant l’oreille à ce lointain appel de cor :
![\language "italiano"
\layout {
indent = 0 \mm
short-indent = 0 \mm
}
\relative do'' {
\key do \major
\clef treble
\time 6/8
fa,16(\< sib16)\! lab4~\> lab4.\! |
}](http://upload.wikimedia.org/score/r/k/rkmb94a33s9gfrz3mp8v6wuoecg10rs/rkmb94a3.png)
ébauchant sous ce dessin de flûte :
![\language "italiano"
\layout {
indent = 0 \mm
short-indent = 0 \mm
}
\relative do'' {
\key mi \major
\clef treble
\time 9/8
\override TupletBracket.bracket-visibility = ##f
\tupletUp
\tuplet 3/2 {dod32(\< red32
\set stemRightBeamCount = #2 sold32}
\tuplet 3/2 {
\set stemLeftBeamCount = #2 mi32( dod32 sold32\!}
si8~ si16 sold16 fad8)
}](http://upload.wikimedia.org/score/j/m/jmo6141omfvtt98wjxxck8jsy0o2hja/jmo6141o.png)
l’esquisse d’une légère cabriole, il donnait à cette page frémissante et subtile un caractère descriptif tout à fait étranger à la pensée et au sentiment de Debussy. Car il ne suit ni ne commente le texte de Mallarmé : il y
- ↑ C’est aujourd’hui le tour de la Symphonie en ut majeur de Bizet ! Je tiens de Reynaldo Hahn qu’un directeur d’Opéra l’avait consulté sur une idée qui lui avait poussé de faire danser des « motets du xiiie siècle » et des cantates de Bach…