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kovsky. S’il a posé avec clarté ce problème du lyrisme « subjectif » ou « objectif », il l’a mieux résolu sous la première forme, par exemple dans sa quatrième et surtout dans sa sixième symphonie (la célèbre « Pathétique ») que sous la seconde. Dans le seul poème symphonique proprement dit qu’il ait donné, Françoise de Rimini, l’élément de tendresse est charmant, mais le contraste entre l’amour des deux héros et les forces infernales dont cet amour triomphe n’a pas beaucoup de relief, Tchaïkovsky étant mieux fait pour chanter la douceur que pour peindre l’horreur.

Après lui, le Poème de l’extase de Scriabine, dont le titre seul est celui d’un programme pour un poème symphonique, ne donne à cette extase qu’une expression vague, hachée de tumultes énigmatiques.