d’affirmation, avec la puissance des vérités démontrées.
Le thème d’amour, d’une tendresse et d’une effusion toutes lamartiniennes[1] :
après s’être mêlé aux échos agrestes, s’enflamme et devient martial
pour la conquête où se réalise le destin suprême de l’homme.
C’est un plan qu’auraient pu développer en chaire Bossuet ou Bourdaloue. L’introduction, ample comme un portail ouvrant sur un sanctuaire, fait penser à « Celui qui règne dans les cieux » ou à « Dieu seul est grand ». Au point de vue musical, ces exordes des « Poèmes symphoniques », surtout celui des Préludes, rappellent l’introduction qui, dans la symphonie classique, précède souvent le premier allegro. Mais chez Haydn, Mozart et Beethoven lui-même, cette introduction n’offre pas toujours un rapport thématique ou expressif bien déterminé avec le morceau qui va suivre[2]. Entre cette simple
- ↑ Le fa double dièse est une altération que l’on rencontre avec la même suavité appuyée dans la Loreley, pour donner un accent captivant aux séductions de l’ondine.
- ↑ Sauf, pour Beethoven, dans la IVe et la VIIe Symphonie, où le thème de l’allegro se dégage peu à peu de l’introduction. Ce sera le cas, d’une façon bien plus nette, dans la Ire Symphonie de Schumann et dans la Symphonie écossaise de Mendelssohn, œuvres toutes pénétrées de romantisme, malgré leur fidélité aux formes classiques.