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Un lent exorde est construit sur trois notes, d’abord mystérieuses, interrogatives[1] :
passant à une affirmation solennelle[2] :
qui deviendra plus tard calme, sereine :
à l’aube de l’amour, plus tard dramatique et orageuse :
puis, après la phase de l’amour déçu, belliqueuse :
avant de retrouver à la péroraison sa solennité souveraine
- ↑ Ces trois notes, Wagner les reprendra au deuxième acte de la Valkyrie, dans « l’Annonce de la mort », et César Franck pour en faire le thème essentiel de son inquiète symphonie. Les œuvres de Liszt, en particulier les « Poèmes symphoniques », ont été pour Wagner, au moment où il entreprenait l’Anneau du Nibelung et Tristan, une mine d’où il a tiré, avec un certain nombre de thèmes, l’exemple d’un style symphonique applicable au théâtre. On s’en aperçoit à sa nouvelle manière depuis Lohengrin. Lui-même en convenait dans l’intimité, tout en n’aimant pas que cela fût publié.
- ↑ La quarte diminuée, en devenant quarte juste, fait passer l’expression du thème de l’incertitude à l’affirmation. Ce sont là des traits, inconscients et vivants chez les maîtres, et qui, chez les imitateurs et les épigones, ne sont plus que froid et inerte calcul.
(Correction du quatrième exemple, manifestement faux (deuxième mesure avec demi-temps surnuméraire), sur la partition de Liszt.)