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— 333 — CHAGRINS D’AMOUR A Riasse.

Cruelle, sais-tu qu’il est en ce monde Des chagrins d’amour qu’on n’apaise pas, Et que bien souvent, dans la nuit profonde. On rêve aux heureux qui s’en vont là-bas ? Ton cœur te dit-il qu’il est en ce monde Un amour qui veille et baise tes pas ?

Ce profond amour, derrière ton ombre. S’attache à tes pas, pensif et rêveur. Semant ton chemin de baisers sans nombre Et dévorant seul sa lente douleur. Mais tu n’entends pas derrière ton ombre La chanson d’amour que chante mon cœur.

Mais ne craignez plus, je n’en veux rien dire, En ce temps affreux le monde en rirait. De ce mal, hélas ! j’aime le martyre Et nul ne saura jamais mon secret. Mais pour que ton cœur n’ait rien su te dire, II faut qu’il soit mort ou qu’il soit muet !

Paris-Montmartre, 1868. Musique de Marcel Legay. — Editeur : M. Bassereau, 240, rue Saint-Martin, Paris,