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— Bon Dieu ! se dit-il sans aménité, mon pauvre Hilarion, ça ne me paraît plus être bien de ton âge, ces petites plaisanteries. Tu es joli, maintenant, avec cette figure de brique cuite !

Et cependant qu’il se faisait ces amères réflexions, la porte de sa chambre s’ouvrit et la reine entra.

— Bonjour, mon ami, lui dit-elle, vous êtes frais comme un cœur de laitue, ce matin !…

— Vous trouvez, ma bonne amie, répliqua-t-il.

— Oui, ajouta la reine en riant, et même je trouve que vous êtes un peu trop frais, trop éclatant, si j’ose dire.

Puis, s’asseyant dans un vaste fauteuil, elle poursuivit, mi-figue, mi-raisin :

— Vous mangez trop le soir, Hilarion, cela n’est pas bon à votre âge et puis, vous jouissez trop…

— Oh ! pouvez-vous dire, interrompit le roi.

— Si, mon ami, vous jouissez trop de la vie. Et je vous assure que vous feriez mieux de vous restreindre un peu. Mais cela vous regarde. Vous m’avez fait appeler, je pense que vous devez avoir des choses graves à me communiquer.

— En effet, ma bonne Euphrasie, j’ai à vous faire part d’événements qui ne sont peut-être pas