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Et il tenta d’empoigner Nichonnette par la taille, mais elle l’évita à la manière des toreros. Le malheureux prince perdit le sens de la verticale et s’étala sur le tapis.

— Allons ! lui dit son épouse, vous voyez bien qu’il faut être sage pour le moment. Passez un costume moins compliqué que votre uniforme de général de lanciers et, dans un petit moment je vous autorise à venir me rejoindre dans ma chambre. Mais surtout, je vous recommande de ne pas faire de lumière… je tiens essentiellement à l’obscurité complète, ajouta-t-elle en baisant pudiquement les yeux.

Et elle se sauva dans sa chambre. Là, elle retrouva sa fidèle Wassline qui l’attendait patiemment, en lisant la Bible pour se tenir éveillée.

Avec son aide, Nichonnette procéda à sa toilette de nuit. Baignée, parfumée avec un soin minutieux, elle passa ce qu’elle appelait avec emphase sa chemise de nuit, c’est-à-dire un assemblage de rubans et de dentelles qui la laissait scrupuleusement nue. Par-dessus cette toile d’araignée, la belle princesse enfila un peignoir de soie garni de duvet de cygne.

— Et toi, demanda-t-elle à sa camériste, es-tu prête ?