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dis là ?… Dis-moi que c’est une méchante plaisanterie que tu me fais !

Nichonnette le fit asseoir dans le fauteuil puis, s’installant gentiment sur ses genoux, elle lui raconta ce qui s’était passé le matin au palais. Elle insista surtout sur les raisons d’ordre national qui lui faisaient accepter cette union avec le prince Atchoum pour lequel elle n’éprouvait qu’un sentiment de parfaite indifférence, sinon de répulsion.

Mais, très amoureux de Nichonnette, le prince Zifolo — Zizi, comme elle l’appelait elle-même — s’emporta contre ce qu’elle croyait « des raisons d’ordre national ».

— Comment, lui dit-il, tu m’abandonnes au moment précis où je vais toucher au but, où mes longs et périlleux efforts vont être couronnés de succès ! Ma pauvre petite, tu parles de raisons nationales, mais dans un mois d’ici, ces raisons ne vaudront plus rien. Il n’y aura plus de royaume de Boulimie ! mais une République boulimienne… et c’est moi qui en serai le président…

— Mais, interrompit vivement la princesse, qui te dit que je te laisse tomber, espèce de grand ballot. Au contraire, je ne serai jamais plus à toi que lorsque