Page:Chandor - Princesse Nichonnette, 1929.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 24 —

comme une petite employée quelconque, vendeuse ou dactylo, se rendant à son travail. Ainsi camouflée, elle eût pu passer inaperçue dans les rues de la capitale mais son joli minois et surtout ses yeux de braise ardente la signalaient à chaque pas à l’attention des passants.

Trois ou quatre fois, elle eut à rabrouer assez vertement quelques suiveurs par trop audacieux, mais elle n’y prit même pas garde. Cependant, comme elle parvenait à proximité de l’hôtel du prince Zifolo, elle fut suivie et bientôt abordée par un homme d’un certain âge qui, sans ambages, lui fit comprendre qu’il était prêt à sacrifier sa vie et bien plus encore pour elle si elle voulait bien lui accorder quelques minutes d’entretien.

Wassline toisa le nouveau soupirant, et le trouvant plus à son goût, sans doute, que les précédents, elle lui dit :

— Mon Dieu, monsieur, bien que cela ne soit pas dans mes habitudes, si vous voulez m’offrir un rafraîchissement dans un petit coin où personne ne nous verra, j’accepterai avec plaisir.

Les yeux du galant eurent un éclair. Il prit Wassline par le bras et, sans plus de formes, l’entraîna vers un