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les oreilles. Pourquoi donc est-elle toujours fourrée chez toi ?

Nichonnette sentit venir une attaque déplaisante. Elle se hâta donc de contre-attaquer.

— Vous aimeriez mieux sans doute, répliqua-t-elle avec impertinence, qu’elle soit toujours fourrée dans la chambre du « patron » ?

— Oh ! Viviane, combien de fois me faudra-t-il te défendre d’appeler ton père le « patron »…

Nichonnette redoubla d’insolence :

— J’ peux pourtant pas l’appeler Hilarion.

La bonne reine Euphrasie coula vers sa princesse de fille un regard de pintade qui aurait couvé un moule à gaufres. Elle sentit que Viviane était dans un de ses jours électriques et comme il lui fallait au contraire la prendre par la douceur, elle retint son indignation.

— Allons, ma chérie, lui dit-elle, Calme-toi. J’ai à t’entretenir de choses graves…

— C’est urgent ce matin ?… Oui, eh bien, allons-y !

Et Nichonnette, à cheval sur le bras d’un fauteuil, alluma une cigarette et tendit vers sa mère un visage attentivement résigné.

La pauvre mère, maintenant qu’elle se trouvait à pied d’œuvre, était très embêtée. Elle ne savait