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clos, elle rêvassait, et le Diable seul sait peut-être ce qui lui pouvait bien passer par la tête.

D’une seule traite, la jeune femme de chambre courut jusqu’au lit de sa maîtresse. Sur l’épaisse peau de renard qui servait de descente de lit, elle se laissa tomber à genoux, cacha sa figure dans ses mains et le tout dans les draps, tout contre la hanche de sa maîtresse. Puis elle se mit à secouer ses épaules et à frotter ses yeux, imitant à s’y méprendre, et les apparences et les résultats du désespoir sangloté le plus violent.

Nichonnette s’était retournée d’un bond et, maintenant, à genoux sur son lit, les fesses en l’air et la tête sur le drap, contre celle de sa camériste, la jeune princesse lui demandait les raisons de cette détresse soudaine.

— Raconte tout, ma petite Line, lui dit-elle doucement, dis-moi le grand chagrin qui te met dans cet état.

Mais Wassline, jugeant qu’elle n’avait décemment pas encore assez pleuré, reprit de plus belle son shimmy désespéré.

— Allons, petite Linotte, fit doucement la princesse, calme-toi un peu et essaie de me raconter tes