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ESCLAVE AMOUREUSE

faire une compagne parfaite. Pourquoi chercher plus loin et risquer de se perdre avec une autre qu’il ne connaîtra que trop tard ?

Il a vécu des mois à deux pas de Lucette, ils ont eu toujours l’un pour l’autre une mutuelle amitié et cette amitié s’est solidifiée, est devenue presque entièrement de l’amour sérieux. Il n’a pas laissé voir qu’il l’aimait car son prestige prend sa force et dure dans l’indifférence dont il s’arme.

Il ne s’attarde pas dans des sentimentalités inutiles qui ne sont que les vils accessoires de la passion.

Si Lucette a fait preuve ingénument de ce qu’elle ressent pour Max, fascinée d’avance par son impérieuse autorité, c’est poussée par une force irrésistible. Il n’est pas pour elle le jeune garçon, compagnon de ses jeux, confident de certaines de ses pensées, mais le dieu nouveau, inconnu, auquel on obéit d’abord et qu’ensuite on implore.

Peu à peu, la honte éprouvée à la suite des fouettées administrées par Max s’est effacée… elle s’est mélangée aux autres sensations exquises que cette intimité a fait naître et si elle a néanmoins toujours résisté aux tentatives de son ami, c’est instinctivement, et de résister leur paraît à tous les deux délicieux.

Max revoit la scène dont il est le provocateur…