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fants précoces, des adolescents devant le mystère de la femme ; encore que la femme est naturellement une divinité, une Idole, celle-ci lui paraissait l’idéal poème d’esprit et de chair, en qui sont assemblés tous les prestiges, et dans ses Yeux abaissés sur ses yeux, il lisait, n’osant y croire encore, l’invitation au voyage ; il voyait, en une extase, dans ses prunelles d’or vert, la nébuleuse de leurs baisers innombrables. Il disait, le cœur défaillant, la voix étranglée :

— Je te désire, je t’aime, je t’adore.

Un sourire de faunesse moqueuse et fuyante retroussa aux coins la bouche rouge. La Conscience s’était approchée ;