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lisait son idéal féminin. Elle écoutait, répliquant toujours à ses enthousiasmes par des réponses sceptiques et drôles. Pierrot causait en cherchant les mots dans son cœur, elle dans son esprit. La Conscience marchait derrière en portant la traîne de la robe, car, aux heures d’enivrement amoureux, la Conscience se fait souvent humble et lâche. Toutefois, elle chuchota, doucement, à l’oreille de son ami :

— Prends garde, Pierrot. Elle est une de ces femmes artificielles exquisement peintes et fardées, délicieusement habillées et costumées, trop jolies, plus belles en apparence que n’est la nature…