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dans l’alphabet hiéroglyphique, au י (ïod) des Hébreux, en observant cependant que ces hiéroglyphes n’ont point une valeur constante, puisqu’ils se prennent quelquefois pour A et sur-tout pour E ; circonstance qui explique très-bien pourquoi la plupart des mots terminés par la voyelle I, dans les textes coptes memphitiques, finissent par la voyelle E dans les textes thébains.

Les hiéroglyphes phonétiques qui expriment constamment le K des noms propres grecs et le C des noms propres latins, répondent au כ (caph) des Hébreux.

Le lion couché est l’équivalent hiéroglyphique du ל (lamed) hébreu ; mais il importe de rappeler que, dans les noms propres grecs et latins, cet hiéroglyphe représente souvent la consonne R, et qu’il existe en effet, dans la langue égyptienne, un dialecte dont le trait distinctif était de changer indifféremment les R en L. Les inscriptions sassanides, dont M. de Sacy a si heureusement découvert l’alphabet, offrent également des mots écrits avec un L au lieu de l’être avec un R, et il est fort remarquable aussi que, dans les alphabets zend et pehlvy, les consonnes R et L diffèrent à peine dans leur forme, et sur-tout que ces deux lettres persanes ressemblent beaucoup à L et à R de l’alphabet égyptien démotique.

Le מ (mem), le ן (noun) et le ס (samech) de l’alphabet hébreu, ont des correspondans bien distincts dans l’écriture phonétique égyptienne ; ce sont les hié-