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2.o Dans les noms hiéroglyphiques de Cléopâtre, d’Alexandre et de Claude, dans les titres Καισαρ, Αυτοκρατωρ, et dans le surnom Γερμανικος, le Γ et le Κ sont très-souvent exprimés par le bassin à anneau ; et il se trouve que le signe hiératique correspondant à cet hiéroglyphe, a précisément la même forme que le ϭ de l’alphabet copte.

Cette ressemblance de forme ne peut être fortuite, puisque, ayant trouvé dans les textes hiératiques les signes équivalens des hiéroglyphes qui, dans les textes et les noms propres, expriment les sons des lettres coptes ϣ, ϥ, ϧ, ϫ, ces signes hiératiques ont précisément aussi la même forme que les lettres coptes ϣ, ϥ, ϧ, ϫ. Il résulte évidemment de ce fait bien curieux, que les Égyptiens, en adoptant l’alphabet des Grecs pour écrire leur langue, y ajoutèrent les signes mêmes de leur alphabet propre, représentant les sons ϣ, ϥ, ϩ, ϧ, ϫ et ϭ, sons qui n’existaient point dans l’alphabet grec ; et qu’au lieu de conserver le signe hiéroglyphique de chacun de ces sons, qui, étant un objet physique, ne se fût point accordé avec l’ensemble des formes alphabétiques grecques, les Égyptiens prirent les signes hiératiques et démotiques correspondans à ces mêmes hiéroglyphes, c’est-à-dire, des caractères très-simples, purement linéaires, et tout-à-fait en harmonie avec la forme générale des lettres grecques.

Le segment de sphère et ses homophones peuvent répondre au ד (daleth) hébreu, puisque le copte, dont cet hiéroglyphe est sans aucun doute l’équivalent