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Sur l’obélisque Pamphile, le nom de Domitien se lit Indifféremment ΤΜΙΤΑΝΣ, ΤΜΤΙΑΝΣ, ΤΜΙΤΙΑΝΣ ; à Philæ, ΤΟΜΤΙΝΣ, et à Dendéra, ΤΟΜΙΤΝΣ.

Cette extrême variation dans l’orthographe des noms propres étrangers, prouve que les Égyptiens n’avaient point l’usage de représenter toutes les voyelles en écrivant les mots de leur langue nationale, et que leur alphabet ne fut jamais syllabique, à moins qu’on ne veuille considérer comme tel celui des Hébreux, des Phéniciens, des Syriens, en un mot celui de la plupart des peuples anciens et modernes de l’Asie occidentale.

Il faut le dire, et c’est ici le lieu de faire ce rapprochement utile à la suite de cette discussion, l’alphabet hiéroglyphique égyptien avait, dans sa constitution même, abstraction faite de l’absence de quelques sons, du nombre et de la forme matérielle des signes, une ressemblance très-marquée avec l’alphabet hébreu.

Nous voyons, en effet, la feuille ou plume, ainsi que ses homophones, être, suivant l’occasion, un A, un I, un E, et même un O, comme l’א (aleph) des Hébreux. Aussi trouvons-nous dans la langue égyptienne, écrite en caractères coptes d’abord, un dialecte qui écrit indifféremment ou , là où les deux autres écrivent seulement, et là où les deux autres écrivent , nous avons dans un même dialecte ⲁⲃⲉ et ⲟⲃⲉ, sitire, ⲁⲕⲉ ou ⲟⲕⲉ, juncus, &c. &c.