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phonétique à des groupes hiéroglyphiques pris dans les textes courans, il est nécessaire de fixer définitivement nos idées sur la nature de l’alphabet phonétique lui-même ; alphabet qui résulte de la lecture des noms propres grecs et romains, et dont tous les caractères se montrent si fréquemment dans les textes.

J’ai déjà, énoncé mon opinion contre la nature syllabique de cet alphabet ; et aux considérations déjà exposées je vais ajouter des faits qui, ce me semble, établiront invinciblement que l’écriture phonétique égyptienne consistait en un simple alphabet, semblable à celui des Hébreux, des Syriens, des Phéniciens et des Arabes, abstraction faite du nombre des signes.

Cette écriture ne fut point en effet syllabique, puisque un seul de ses caractères répondrait, dans les noms propres grecs et romains, à plusieurs syllabes différentes, et qu’ainsi la main serait ΤΟ dans αυΤΟκρατωρ, ΤΙ dans ΤΙβεριος, ΤΩ à la fin d’ΑυτοκραΤΩρ, et cependant un simple Τ dans Τραιανος.

Le carré serait ΠΑ dans Vespasien, ΠΙ ou ΦΙ et ΠΟ dans le nom hiéroglyphique de Philippe, ΦΙλιππος, et un simple Π dans Ptolémée.

Le vase à parfum serait ΝΕ dans ΝΕρουα (Nerva), ΝΟ dans ΤραιαΝΟσ, et un simple Ν dans Αντονεινος.

La bouche, qui serait ΡΑ dans αυτοκρατωρ, deviendrait ΡΕ dans ΒεΡΕνικη, ΡΟ dans ΚαισαΡΟσ, ΡΙ ou